Madame Guiard (album)
DÉRIVE" Saint Altzheimer, priez pour nous… "
Âme sans quête,
Tu préfères
Partir la tête
La première
Et lentement
Perdue dans le temps,
L’espace, les gens
Tu embarques pour Cythère,
Odyssée dernière
Loin de nos lumières
Ton univers toujours plus étroit
Ton hiver toujours plus froid
Sans avenir
Et sans souvenirs
Un vieil enfant perdu
Dis, où suspendras-tu
Ta chute éperdue
Pauvre créature
Sur cette pente,
Sans fond, sans rien
Tu te tourmentes
Glisses sans fin
Et tu t’enterres
Dans ces enfers
Ceux où l’on descend sans rien faire
Comment t’aider, comment t’aimer, dis
Tu n’y retrouves plus tes petits, dis
Et eux non plus
Ne t’y trouvent plus
Qu’en perte de connaissance
Tortures, traquenards, cauchemards, alarmes
Vallée de sang, torrent de larmes
Charge trop forte
Le vent l’emporte
Laissez-la perdre la tête
Lâcher, léger, hors du temps
Oublier le poids des ans
De gros nuages noirs
Menacent ton histoire
Tu ne veux plus rien voir
Du monde et des turpitudes
Si grande est ta lassitude
Embrumée, béante est ta mémoire
Le mal est plus grave en ce brouillard
Mais la douleur s’y fait moins aigüe
Vis la fête originelle
De l’enfant à la mamelle
À qui jamais
On ne demandait
Que de vivre parmi les vivants
Oui, parmi les vivants
Parmi les vivants
Musique César Franck
(Prélude de « Prélude, Fugue et Variations »,
extrait des Pièces d’Orgue)
Texte Isabelle Guiard